Page:Planck - Initiations à la physique, trad. du Plessis de Grenédan, 1941.djvu/180

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mesure de son perfectionnement, est aussi un mouvement d’approche de plus en plus serré vers le monde réel. Je ne saurais évidemment donner de bases logiques à une telle opinion, puisqu’il n’existe même pas de preuve purement logique de l’existence du mondée réel ; mais j’ajouterai qu’inversement il n’est pas davantage possible de réfuter mon opinion par la seule logique.

Pour trancher la question, il n’y a qu’à se faire une idée raisonnable de l’univers ct, à ce point de vue, l’antique vérité, suivant laquelle la meilleure conception de l’univers est celle qui porte le plus de fruits restera toujours notre meilleur guide. Parmi toutes les sciences, la physique serait une exception unique si elle ne suivait pas la loi d’après laquelle les résultats les plus sérieux et les plus féconds du travail scientifique sont obtenus, en poursuivant toujours le but, pourtant inaccessible, de connaître la réalité telle qu’elle est en soi.

II

Quelles sont les transformations subies par le système de l’univers pendant ces vingt dernières années ? Tout le monde sait que les changements intervenus sont parmi les plus profonds qui aient jamais été enregistrés dans l’histoire de l’évolution d’une science, on sait également que la transformation n’est pas encore tout à fait à son terme. Cependant, dès maintenant, il y a certaines formes caractéristiques de la structure du nouvel univers qui émergent des flots et cela vaut la peine d’essayer de les décrire, ne serait-ce que pour provoquer une tentative d’amélioration.

Si nous comparons l’ancien univers et le nouveau, nous nous apercevons tout de suite qu’un nouveau et très grand pas a été fait dans le sens de la réduction des différences qualitatives à des différences quantitatives. Nous voyons, par exemple, la diversité si grande des phénomènes électriques ramenée entièrement à des relations numériques et spatiales. Selon les conceptions nouvelles, il n’y a que deux matières primordiales : l’électricité positive et l’électricité négative. Toutes deux consistent en particules infimes de même nature et de charge opposée. La particule