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IV

Si nous essayons maintenant, à la lumière des exposés qui précèdent, de nous faire une idée aussi synthétique que possible du système de l’univers selon la physique moderne, notre première impression sera certainement très peu satisfaisante. Et tout d’abord, il semblera étrange que la mécanique ondulatoire, tout en formant un contraste absolu avec la mécanique classique, n’en utilise pas moins des concepts qui sont tout simplement pris à la théorie physique des corpuscules ; telles sont, par exemple, les notions de coordonnées et de quantité de mouvement d’un point matériel et, aussi, celle de l’énergie cinétique et de l’énergie potentielle d’un système de points ; alors que, d’autre part, il est tout à fait impossible de déterminer simultanément d’une façon précise la position et la quantité de mouvement d’un point. Cependant ce sont là des concepts indispensables à la mécanique ondulatoire ; sans eux on ne saurait, en effet, définir l’espace configuratif ni en déterminer la métrique.

Les ondes matérielles ne donnent certainement pas aussi facilement prise à notre intuition que les ondes électromagnétiques ou acoustiques et c’est là une des raisons qui contribuent à rendre difficile la compréhension de la mécanique ondulatoire. Les ondes matérielles ne se propagent pas, en effet, dans l’espace ordinaire mais dans l’espace de configuration et leur période vibratoire dépend du système physique auquel elles appartiennent. L’énergie du système sera d’autant plus grande et la fréquence vibratoire d’autant plus élevée que le système choisi sera plus étendu.

Dans ces conditions, il n’est certes pas facile de rassurer quelqu’un qui hésiterait à adopter la théorie nouvelle. Il obtiendrait cependant, en fin de compte, l’apaisement désiré si seulement on pouvait lui démontrer qu’elle ne comporte aucune contradiction interne, qu’on peut l’appliquer sans équivoque et qu’elle donne des résultats importants, contrôlables par des mesures. Mais, à ce point de