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des deux variations c’est-à-dire l’entropie totale du système aura pour valeur :

Q/T1 + Q/T2 > 0

C’est là une grandeur positive et elle donne sans la moindre ambiguïté la mesure de l’irréversibilité dans le cas de la conductibilité. Il serait d’ailleurs facile de citer d’innombrables exemples du même genre. Tout phénomène chimique, notamment, conviendrait dans ce but.

Le second principe de la thermodynamique avec toutes ses conséquences est donc devenu le principe de l’augmentation de l’entropie. Vous comprendrez maintenant pourquoi, répondant à la question que je posais tout à l’heure touchant la façon dont la physique sera subdivisée à l’avenir, je dis, qu’à mon avis, les phénomènes physiques se partageront en deux grandes classes ; les phénomènes réversibles et les phénomènes irréversibles.

Effectivement tous les phénomènes réversibles, qu’ils aient lieu dans ln matière, dans l’éther ou dans les deux à la fois, se ressemblent beaucoup plus entre eux qu’ils ne ressemblent à un phénomène irréversible quelconque. Un simple examen de la forme des équations différentielles qui régissent chaque catégorie de phénomène suffirait à nous en convaincre. Dans les équations différentielles des phénomènes réversibles, la différentielle du temps ne figure qu’à des puissances paires, car dans une transformation réversible on peut à volonté changer le signe algébrique du temps. Ceci est vrai des oscillations pendulaires comme des oscillations électriques, des ondes optiques et acoustiques, des mouvements de points matériels et d’électrons dans lesquels on ne peut déceler d’amortissement. Dans la même catégorie, on peut ranger aussi les transformations infiniment lentes envisagées par la thermodynamique (qui ne sont à vrai dire que des séries d’états d’équilibre) dans lesquels le temps ne joue absolument aucun rôle et peut être considéré comme figurant à la puissance 0. D’autre part, tous les phénomènes réversibles ont encore ceci de commun qu’ils obéissent intégralement, comme Helmholtz l’a montré, au principe de moindre action. Ce principe