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voir, du fluide renfermé dans la cavité ouverte. Tantôt ce fluide se porte au dehors par la plaie des téguments, tantôt il fuse dans les tissus ou dans les interstices des organes, tantôt il s’accumule dans un organe voisin, comme la cavité péritonéale, dans le cas, par exemple, où le bec d’une sonde qui aurait traversé la parois postérieure de la vessie.

Les accidents caractérisés par une obstruction organique diffèrent entre eux suivant la nature des corps qui sont les agents de l’obstruction, et suivant les points de l’organisation qui en sont le siège. Ces corps sont fluides ou solides. Les fluides viennent du dehors, comme les matières des diverses injections, lavements, etc. ou de l’intérieur des organes en sortant de leurs réservoirs ordinaires, tels que de l’air, du sang, de la sérosité, des fluides glandulaires, des matières stercorales, du pus, etc. Les solides sont des morceaux d’instruments forcés ou cassés dans certaines cavités ; dans l’épaisseur des os, une portion de sequestre, etc.

Les points de l’organisme dans lesquels on observe les obstructions, sont les aréoles du tissu cellulaire, les cavités séreuses, celle des voies aériennes, les canaux des vaisseaux et des glandes. Les aréoles du tissu cellulaire peuvent être obstruées par du sang, de l’urine et de l’air sortis de leurs voies. Les cavités séreuses peuvent être obstruées par de l’air dans l’empyème, par exemple, par du sang dans la même opération si l’on avait le malheur de blesser l’artère intercostale, le cœur même comme nous l’avons malheureusement vu ; par du pus dans l’ouverture d’un abcès, si le bistouri traversait de part en part le foyer purulent et allait intéresser les parois d’une de ces cavités, enfin par la bile, des hydatides ; etc. Le même accident peut se produire dans les voies aériennes de plusieurs