Cette page a été validée par deux contributeurs.
SOCRATE.
C’est donc toujours le bien que nous poursuivons ; lorsque nous marchons, c’est dans la pensée que cela nous sera plus avantageux ; et c’est encore en vue du bien que nous nous arrêtons, lorsque nous nous arrêtons. N’est-ce pas ?
POLUS.
Oui.
SOCRATE.
Et soit qu’on mette quelqu’un à mort, qu’on le bannisse, ou qu’on lui ravisse ses biens, ne se porte-t-on point à ces actions, dans la persuasion que c’est ce qu’il y a de mieux à faire ? N’est-il pas vrai ?
POLUS.
Assurément.
SOCRATE.
Tout ce qu’on fait en ce genre, c’est donc en vue du bien qu’on le fait.
POLUS.
J’en conviens.
SOCRATE.
Ne sommes-nous pas convenus que l’on ne veut point la chose qu’on fait en vue d’une autre, mais celle en vue de laquelle on la fait ?
POLUS.
Sans contredit.