Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, III et IV.djvu/355

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l’accorderas ; si tu ne juges pas qu’elle en soit, tu le nieras. Commençons par la profession de joueur de flûte. Ne te semble-t-il point, Calliclès, qu’elle vise uniquement à nous procurer du plaisir, et qu’elle ne se met point en peine d’autre chose ?

CALLICLÈS.

Il me le semble.

SOCRATE.

Ne portes-tu pas le même jugement de toutes les autres semblables, telle que celle de jouer de la lyre dans les jeux publics ?[1]

CALLICLÈS.

Oui.

SOCRATE.

Mais quoi ! n’en dis-tu pas autant des représentations des chœurs, et de la composition des dithyrambes ? Crois-tu que Cinésias[2], fils de Melès, se soucie beaucoup que ses chants soient propres à rendre meilleurs ceux qui les enten-

  1. Scholiaste : Platon rejetait absolument la flûte ; mais pour la lyre, il ne la bannissait que des jeux publics.
  2. Le Scholiaste d’Aristophane le dit Thébain. Grenouilles, v. 153. — Plutarque (sur la musique) l’appelle le maudit Athénien. Ses mœurs, suivant Suidas, étaient fort décriées. Voyez aussi ce qu’en dit Harpocration.