Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, III et IV.djvu/561

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venance, l'arrangement et la disposition des parties, transforment positivement la laideur en beauté ; si elle lui met seulement un masque, la convenance n'est alors qu'une tromperie en fait de beauté et non la beauté elle-même, et la définition est incomplète et vicieuse.

2° Le beau, c'est l'utile. Mais utile à quoi, demande Platon, à quel usage et dans quel but ? Sans doute tout ce qui ne sert à rien, ce qui n'a en soi le pouvoir de rien produire, est indigne du nom de beau ; mais par cela seul qu'un homme ou une chose a le pouvoir de produire quelque effet et de tendre à un but, suit-il de là que cet homme ou cette chose soit belle alors même qu'elle ne mènerait à rien de bon, et produirait même du mal ? Il est clair que l'utile n'étant qu'un moyen, un moyen relatif à un but, c'est la bonté du but qui mesure la beauté du moyen, de sorte qu'il ne faut pas dire