Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, III et IV.djvu/611

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de les faire paraître telles qu'elles sont. Il nous faut donc essayer, comme je viens de dire, [294c] de découvrir ce qui fait que les belles choses sont belles, soit qu'elles le paraissent ou non ; car si nous cherchons le beau, c'est là ce que nous cherchons.

HIPPIAS.

Mais le convenable, Socrate, rend belles et fait paraître telles toutes les choses où il se rencontre.

SOCRATE.

Il est donc impossible, cela posé, que ce qui est réellement beau ne paraisse pas beau, ayant en soi ce qui le fait paraître tel.

HIPPIAS.

Cela est impossible.

SOCRATE.

Mais dirons-nous, Hippias, que les lois et les institutions réellement belles paraissent telles toujours [294d] et aux yeux de tout le monde ? ou, tout au contraire, qu'on n'en connaît pas toujours la beauté, et que c'est un des principaux sujets de dispute et de querelles, tant entre les particuliers qu'entre les états ?

HIPPIAS.

Il me paraît plus vrai de dire, Socrate, qu'on n'en connaît pas toujours la beauté.