Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, III et IV.djvu/714

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quels ornemens j’ai su donner à Homère. Je crois mériter que les partisans de ce poète me mettent sur la tète une couronne d’or.

Socrate.

Je me ménagerai un jour le loisir de [531a] t’entendre : pour le présent, je te prie seulement de me dire si tu n’es habile que dans l’intelligence d’Homère, ou si tu l’es aussi dans celle d’Hésiode et d’Archiloque[1].

Ion.

Nullement : je me suis borné à Homère ; et il me paraît que cela suffit.

Socrate.

N’y a-t-il pas certaines choses dont Homère et Hésiode parlent de la même manière ?

Ion.

Il y en a, je pense, et même beaucoup.

Socrate.

Expliquerais-tu mieux ce qu’Homère en dit, que ce qu’en dit Hésiode ?

Ion.

L’un comme l’autre, [531b] Socrate, quand ils sont d’accord.

  1. Athénée, XV, nous apprend que les rapsodes récitaient aussi, outre les poèmes d’Homère, ceux d’Archiloque, d’Hésiode, de Mimnerme et de Phocylide.