Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, III et IV.djvu/826

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siasme, les croyances spontanées et primitives ; il faut qu'il en sorte ; il faut qu'il tombe par la force même de sa nature dans l'analyse et le raisonnement : or une fois sur cette pente, il ne s'y arrête guère, il devient aisément sophiste, et porte de lui-même toutes les subtilités et les raffinements dont les sophistes de la Grèce ont été dans le monde non les inventeurs, mais les plus illustres interprètes. Par là, comme nous l'avons dit ailleurs, Platon sort des limites de l'histoire ; il ne s'adresse plus seulement à son siècle, mais à tous les siècles. Voilà le vrai point de vue sous lequel il faut considérer l'Euthydème. Ce n'est pas moins ici qu'un traité général et complet du sophisme. Au premier coup d'œil on n'aperçoit dans l'Euthydème que d'aimables folies qui semblent imaginées à plaisir pour fournir une comédie piquante ; avec un peu d'étude, dans cette comédie on reconnaît