Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, III et IV.djvu/869

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quelque chose d'admirable à voir quand une fois ils voudront agir sérieusement. Employons donc les prières, les conjurations et les invocations pour qu'ils se découvrent à nous. Mais je veux encore auparavant leur expliquer de quelle manière je les supplie de se montrer à moi ; et pour cela je reprendrai le discours où [288d] il a été interrompu et tâcherai d'en exposer le reste de mon mieux. Peut-être parviendrai-je à les toucher, et que, par pitié des efforts que je fais pour arriver au sérieux, ils agiront enfin sérieusement eux-mêmes.

Mais toi, Clinias, rappelle-moi donc où nous en étions demeurés tout à l'heure. N'est-ce pas où nous étions enfin tombés d'accord qu'il fallait nous livrer à la philosophie ? — Oui, répondit-il. — La philosophie, n'est-ce pas l'acquisition d'une science ? — Assurément. — Mais quelle est la science qu'il importe [288e] d'acquérir ? n'est-ce pas simplement celle qui nous est profitable ? — C'est celle-là même. — Or, si nous savions trouver, en parcourant la terre, les lieux où est caché le plus d'or, cette connaissance nous serait-elle profitable ? — Peut-être, me dit-il. — Mais nous avions prouvé plus haut, repris-je, qu'il serait inutile que, sans aucun travail et sans creuser la terre, [289a] tout se