Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, IX et X.djvu/106

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

par rapport à nous, si, franchissant les bornes du nécessaire, ils se livrent comme nous à une insatiable cupidité.

[373e] Cela est à peu près inévitable.

Après nous ferons la guerre, Glaucon ? ou quel autre parti prendre ?

Nous ferons la guerre.

Ne parlons point encore des biens ni des maux que la guerre apporte avec elle ; disons seulement que nous avons découvert l’origine de ce fléau si funeste aux États et aux particuliers.

Fort bien.

Il faut donc encore agrandir l’État [374a] pour y donner place à une armée nombreuse qui puisse aller à la rencontre de l’ennemi et défendre l’État avec tout ce qu’il possède et tout ce que nous venons d’énumérer.

Les citoyens ne pourront-ils pas faire cela eux-mêmes ?

Non, si en procédant à la formation de l’État nous avons établi un principe vrai. Or, s’il t’en souvient, nous avons établi qu’il est impossible qu’un seul homme fasse bien plusieurs métiers à la fois.

Tu as raison.

[374b] N’est-ce pas un métier, à ton avis, que la guerre ?

Certainement.