Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, IX et X.djvu/111

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qu’il n’en ait reçu aucun mal, et flatte ceux qu’il connaît, quoiqu’ils ne lui aient fait aucun bien : n’as-tu pas admiré cela dans le chien ?

Je n’y ai pas fait beaucoup d’attention jusqu’ici ; mais il est vrai qu’il fait comme tu dis.

Et par là il manifeste un naturel heureux [376b] et vraiment philosophe.

Comment ?

En ce qu’il ne distingue l’ami de l’ennemi que parce qu’il connaît l’un et ne connaît pas l’autre ; or, s’il n’a pas d’autre règle pour discerner l’ami de l’ennemi, comment ne serait-il pas avide d’apprendre ?

Il ne peut pas en être autrement.

Mais être avide d’apprendre ou être philosophe, n’est-ce pas la même chose ?

Oui.

Concluons donc avec confiance que l’homme aussi, [376c] pour être doux envers ceux qu’il connaît et qui sont ses amis, doit être naturellement philosophe et avide d’apprendre.

Concluons ainsi.

Par conséquent le gardien de l’État, pour être excellent, doit être à la fois philosophe, colère, agile et fort.

Certainement.

Voilà les qualités du gardien de l’État. Mais quelle éducation lui donnerons-nous ? Examinons