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Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, IX et X.djvu/231

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s’ensuivent, crois-tu que ce désordre causât un grand mal à l’État ?

Pas un très grand.

Mais si celui que la nature a destiné à être artisan ou mercenaire, enorgueilli de ses richesses, de son crédit, de sa force ou de quelque autre avantage semblable, entreprend de s’élever au rang des guerriers, ou le guerrier à celui des magistrats, sans en être digne ; s’ils faisaient échange et des instrumens de leurs emplois et des avantages qui y sont attachés, ou si le même homme entreprenait d’exercer à la fois ces divers emplois, alors tu croiras sans doute avec moi qu’un tel changement, une telle confusion de rôles, serait la ruine de l’État.

Infailliblement.

Ainsi donc, réunir ces diverses fonctions ou passer de l’une à l’autre, c’est ce qui peut arriver de plus funeste à l’État et ce qu’on peut très bien appeler un véritable crime.

Certainement.

Or, le plus grand crime envers l’État ne l’appelleras-tu pas injustice ?

Oui.

Voilà donc ce que c’est que l’injustice. Revenons maintenant : se borner aux fonctions qui nous sont propres, à celles de mercenaire ou de guerrier ou de magistrat, n’est-ce pas le con-