Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, IX et X.djvu/251

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Ne sera-t-il pas également incapable de piller les temples, de dérober, de trahir ses amis ou sa patrie ?

Oui.

De manquer en aucune manière à la foi jurée et à tous ses autres engagemens ?

Sans doute.

L’adultère, le manque de respect envers les parens et de piété envers les dieux, sont encore des fautes dont il se rendra coupable moins que personne.

Oui.

La cause de tout cela, n’est-ce pas que chacune des parties de son ame remplit son devoir, qu’il s’agisse de commander ou d’obéir ?

Il n’y en a pas d’autre.

Mais la justice est-elle à tes yeux autre chose que cette puissance qui rend tels et les hommes et les États ?

Non.

Nous voyons donc maintenant tout-à-fait réalisé ce qui d’abord ne nous apparaissait que comme un rêve : ayant à peine jeté les fondemens de notre État, nous avons rencontré, grâce à quelque divinité, le commencement et comme un modèle de la justice.

Il est vrai.

Ainsi, mon cher Glaucon, prescrire à celui qui