Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, IX et X.djvu/254

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tice et l’injustice, nous connaissons donc clairement l’effet propre des actions justes et injustes.

Comment ?

Elles font à l’égard de l’ame ce que les choses saines et malsaines font à l’égard du corps.

Explique-toi.

Les choses saines engendrent la santé ; les choses malsaines la maladie.

Oui.

De même les actions justes engendrent la justice, et les actions injustes, l’injustice.

Sans contredit.

Engendrer la santé, c’est établir entre les divers élémens de la constitution humaine l’accord naturel qui les soumet les uns aux autres ; engendrer la maladie, c’est faire qu’un de ces élémens en domine un autre ou soit dominé par lui contre les lois de la nature.

Oui.

Par la même raison, engendrer la justice, c’est établir entre les parties de l’ame la subordination qu’y a mise la nature : engendrer l’injustice, c’est donner à une partie sur une autre un empire qui ne lui est pas naturel.

Fort bien.

La vertu est donc, à ce qu’il semble, comme la santé, la beauté, la bonne disposition de l’ame ;