Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, IX et X.djvu/263

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sera-t-il pas hors de propos qu’après avoir déterminé dans toutes ses parties le rôle des hommes, nous déterminions aussi celui des femmes : d’ailleurs tu m’y invites. Les hommes nés et élevés comme nous avons dit, n’ont rien de mieux à faire, selon moi, touchant la possession et l’usage des femmes et des enfans, qu’à suivre la route que nous avons tracée en commençant. Or, nous avons représenté les hommes comme les gardiens d’un troupeau.

Oui.

Suivons cette idée, en donnant aux enfans une naissance et une éducation qui y répondent, et voyons si cela nous réussira ou non.

Comment ?

Le voici. Croyons-nous que les femelles des chiens doivent veiller comme eux à la garde des troupeaux, aller à la chasse avec eux, et faire tout en commun, ou bien qu’elles doivent se tenir au logis, comme si la nécessité de faire des petits et de les nourrir, les rendait incapables d’autre chose ; tandis que le travail et le soin des troupeaux seront le partage exclusif des mâles ?

Nous voulons que tout soit commun. Seulement dans les services qu’on réclame, on a égard à la faiblesse des femelles et à la force des mâles.