Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, IX et X.djvu/272

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

l’homme ne se montre sous tous ces rapports bien supérieur à la femme ? Et est-il besoin de nous arrêter à quelques exceptions, aux ouvrages de laine, à l’art de faire des gâteaux et d’apprêter certains mets, travaux où, je l’avoue, la femme se distingue et ne saurait nous le céder sans une honte infinie ?

Tu as raison de dire qu’en tout, pour ainsi dire, l’homme a une supériorité marquée sur la femme. Ce n’est pas que beaucoup de femmes ne l’emportent sur beaucoup d’hommes en beaucoup de points ; mais en général, la chose est comme tu dis.

Ainsi, mon cher ami, il n’est point dans un État de fonction exclusivement affectée à l’homme ou à la femme, à raison de leur sexe ; mais les deux sexes participent des mêmes facultés ; et la femme, ainsi que l’homme, est appelée par la nature à toutes les fonctions ; seulement, en toutes, la femme est inférieure à l’homme.

Très bien.

Imposerons-nous donc toutes les fonctions de l’État aux hommes et aucune aux femmes ?

Quelle en serait la raison ?

N’est-il pas, dirons-nous plutôt, des femmes qui naturellement sont propres à la médecine et à la musique, et d’autres qui ne le sont pas ?

Oui.