Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, IX et X.djvu/277

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Voyons, parle.

À la suite de cette loi et des précédentes, vient naturellement celle-ci.

Laquelle ?

Les femmes des guerriers seront communes toutes à tous[1] ; aucune d’elles n’habitera en particulier avec aucun d’eux : de même les enfans seront communs ; et les parens ne connaîtront pas leurs enfans ni ceux-ci leurs parens.

Il sera beaucoup plus difficile de faire croire que cette nouvelle loi ne prescrit rien que de possible et d’avantageux.

Je ne crois pas qu’on me conteste les grands avantages de la communauté des femmes et des enfans, si elle peut se réaliser ; mais je pense qu’on m’en contestera surtout la possibilité.

On pourra très bien contester l’un et l’autre.

Ainsi voilà comme une ligue de difficultés. J’espérais me sauver de l’une d’elles, que tu conviendrais des avantages, et que je n’aurais plus qu’à discuter la possibilité.

Nous avons bien vu que tu voulais nous échapper ; mais il faut que tu répondes à ces deux difficultés.

Je dois me soumettre à cette sentence, mais accorde-moi une grâce. Laisse-moi prendre un

  1. Voyez Aristote, Polit. II, 2 ; et Histoire des animaux, X, 1.