Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, IX et X.djvu/285

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pour avoir donné la vie à un enfant dont la naissance est une œuvre de ténèbres et de libertinage, et qui, faute de publicité, n’aura été accompagnée ni des sacrifices, ni des prières que les prêtres et les prêtresses et l’État entier adresseront aux dieux à chaque mariage, leur demandant que de citoyens vertueux et utiles à la patrie, naisse une postérité plus vertueuse et plus utile encore.

Bien.

La même loi est applicable à ceux qui, ayant encore l’âge d’engendrer, fréquenteraient des femmes qui l’auraient aussi, sans l’aveu des magistrats ; et l’enfant sera considéré dans l’État comme illégitime, né d’un concubinage et sans les auspices religieux.

Fort bien.

Mais lorsque l’un et l’autre sexe aura passé l’âge de donner des enfans à l’État, nous laisserons aux hommes la liberté d’avoir commerce avec telles femmes qu’ils voudront, hormis leurs filles, leurs mères, leurs petites filles et leurs grand’mères, et aux femmes la même liberté par rapport aux hommes, hormis leurs fils, leurs pères, leurs petits-fils et leurs grands-pères, et nous leur recommanderons surtout de prendre toutes leurs précautions pour ne mettre au monde aucun fruit, conçu dans un tel commerce, et si