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Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, IX et X.djvu/307

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aux vaincus la récolte de l’année, et penseraient qu’ils se réconcilieront un jour avec eux et qu’ils ne leur feront pas toujours la guerre.

Avec cette pensée, ils seraient bien plus humains.

Mais quoi ! n’est-ce pas un État grec que tu prétends fonder ?

Oui.

Les citoyens de cet État ne seront-ils pas humains et vertueux ?

Au plus haut degré.

N’aimeront-ils donc pas la Grèce ? Ne reconnaîtront-ils pas le lien qui les unit à la Grèce, et ne participeront-ils pas aux mêmes solennités religieuses ?

Si fait.

Ainsi, voyant des amis dans les Grecs, ils regarderont leurs différends avec eux comme une discorde, et ne leur donneront pas le nom de guerre.

Sans contredit.

Et dans ces différends, ils se conduiront comme devant un jour se réconcilier avec leurs adversaires.

Très bien.

Ils les ramèneront doucement à la raison, sans vouloir, pour les châtier, ni les rendre esclaves ni les ruiner, comme des amis qui les corrigent pour