Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, IX et X.djvu/320

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sance ; celui-là qui juge sur l’apparence, n’a qu’une opinion : disons-nous bien ?

Oui.

Mais si ce dernier qui, selon nous, juge sur l’apparence et ne connaît pas, s’emporte contre nous et soutient que nous ne disons pas la vérité : n’aurons-nous rien à lui dire pour le calmer et lui persuader doucement qu’il se trompe, et en lui cachant qu’il est malade ?

Si fait.

Eh bien, voyons, que lui dirons-nous ? Ou plutôt veux-tu que nous l’interrogions ainsi, l’assurant que, loin de lui porter envie, s’il sait quelque chose, nous serions charmés de voir quelqu’un sachant quelque chose ? Mais, lui demanderais-je, dis-moi : celui qui connaît, connaît-il quelque chose ou rien ? Glaucon, réponds-moi pour lui.

Je répondrai qu’il connaît quelque chose.

Qui est ou qui n’est pas ?

Qui est : car comment connaîtrait-on ce qui n’est pas ?

Ainsi, sans pousser nos recherches plus loin, nous savons, à n’en pouvoir douter, que ce qui est en toute manière, peut être connu de même, et que ce qui n’est nullement, ne peut être nullement connu.

Nous en sommes certains.