Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, IX et X.djvu/34

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la vérité ? Dis, qu’aurais-tu à lui répondre ?

Vraiment, dit Thrasymaque, voilà qui a bien du rapport avec ce que nous disons.

Pourquoi non, repris-je ? Mais quand en effet il n’y en aurait pas, si celui qu’on interroge juge qu’il y en a, crois-tu qu’il répondra moins selon sa pensée, que nous le lui défendions ou non ?

Est-ce là ce que tu prétends faire ? vas-tu me donner pour réponse une de celles que je t’ai d’abord interdites ?

Je ne serais pas surpris si, après y avoir pensé, je prenais ce parti.

Hé bien ! si je te montre qu’on peut faire sur la justice une réponse meilleure que toutes les précédentes, à quelle peine te condamneras-tu ?

À la peine justement réservée à tout ignorant, celle d’être instruit par un plus habile. Je m’y soumets volontiers.

En vérité tu es plaisant. Outre la peine d’apprendre, tu me donneras encore de l’argent.

Oui, quand j’en aurai.

Nous en avons, dit Glaucon. S’il ne tient qu’à cela, parle, Thrasymaque ; nous paierons tous pour Socrate.

Oui, je comprends, dit Thrasymaque ; pour que Socrate, selon sa manœuvre accoutumée, se dispense de répondre, et quand on lui aura