Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, IX et X.djvu/383

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Delphes, que l’on venait consulter d’un bout de la Grèce à l’autre, et qui rendait des réponses, c’est-à-dire des oracles. Et l’exégète de toute la Grèce était à Delphes, parce que Delphes était considérée comme le centre de la terre. À la raison se joint la grammaire, qui repousse entièrement τῷ πατρῴῳ d’Ast et de Stallbaum. Apollon était appelé Πατρῷος seulement à Athènes, comme l’auteur de la race athénienne par son fils Ion. Mais d’abord Platon ne pourrait faire d’un dieu purement athénien l’interprète de la Grèce entière. Ensuite, comme l’a très bien vu Schneider, Πατρῷος tout seul ne désigne point Apollon ; et il est étrange de rattacher ce mot à τῷ Ἀπόλλωνι, qui est très loin, quand on a tout près ἐξηγητῇ. Enfin il n’est pas question ici d’être l’auteur de telle ou telle race, mais d’être placé de manière à servir d’interprète à toutes les races grecques et autres ; et c’était le cas de l’Apollon de Delphes, placé au centre de la terre, et qui y rendait publiquement des oracles, tandis que l’Apollon athénien n’en rendait pas, n’était pas consulté, et ne peut par conséquent faire l’office d’interprète public et général.


Page 214. — Il me paraît que lorsque l’opinion qui fait le courage n’est pas le fruit de l’éducation, et qu’elle a un caractère brutal et ser-