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Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, IX et X.djvu/429

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À toutes ces réflexions joins encore celle-ci : Est-il possible que la multitude admette et conçoive ce principe : que le beau est un et distinct de la foule des choses belles ; que toute essence est une et non pas multiple ?

Cela n’est pas possible.

Il est impossible par conséquent que le peuple soit philosophe.

Oui.

C’est aussi une nécessité que les philosophes soient l’objet de ses critiques.

Oui.

Et de celles des sophistes qui, ayant commerce avec le peuple, s’appliquent à lui plaire.

Évidemment.

Maintenant quel asile vois-tu où le philosophe puisse se retirer pour y persévérer dans sa profession et y atteindre à tout son développement ? Rappelle-toi ce que nous avons dit, et réfléchis. Nous sommes convenus que les qualités naturelles du philosophe sont la facilité à apprendre, la mémoire, le courage et la grandeur d’ame.

Oui.

Dès l’enfance, surtout si les qualités du corps répondent à celles de l’ame, il sera le premier entre tous ses égaux.

Sans doute.

Lorsqu’il sera parvenu à l’âge mûr, ses parens