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Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, IX et X.djvu/463

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Sa beauté doit être au-dessus de toute expression, puisqu’il produit la science et la vérité, et qu’il est encore plus beau qu’elles. Aussi n’as-tu garde de dire que le bien soit le plaisir.

À Dieu ne plaise ! Mais considère son image avec plus d’attention et de cette manière.

Comment ?

Tu penses sans doute comme moi, que le soleil ne rend pas seulement visibles les choses visibles, mais qu’il leur donne encore la vie, l’accroissement et la nourriture, sans être lui-même la vie.

Oui.

De même tu peux dire que les êtres intelligibles ne tiennent pas seulement du bien ce qui les rend intelligibles, mais encore leur être et leur essence, quoique le bien lui-même ne soit point essence, mais quelque chose fort au-dessus de l’essence en dignité et en puissance[1].

Grand Apollon, s’écria Glaucon en plaisantant, voilà du merveilleux !

C’est ta faute aussi : pourquoi m’obliger à dire ma pensée sur ce sujet ?

N’en demeure pas là, je te prie, mais achève la comparaison du bien avec le soleil, si tu n’as pas tout dit.

  1. Voyez le Parménide.