Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, IX et X.djvu/528

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Cela doit être, si, comme nous l’avons établi, il faut que tout soit commun entre les deux sexes.

Eh bien, mes amis, admettez-vous maintenant que notre projet d’État et de gouvernement n’est pas un simple souhait, qu’il est difficile sans doute, mais possible, et possible seulement comme il a été dit, savoir, lorsque de vrais philosophes, soit un seul, soit plusieurs, placés à la tête d’un État, méprisant les honneurs qu’on brigue aujourd’hui, comme de nul prix et indignes d’un homme libre, n’estimant que le devoir et les honneurs qui en sont la récompense, et regardant la justice comme la chose la plus importante et la plus nécessaire, dévoués à son service et s’appliquant à la faire prévaloir, entreprendront la réforme de l’État ?

De quelle manière ?

Ils relègueront à la campagne tous les citoyens qui seront au-dessus de dix ans, et ayant soustrait de cette manière les enfans de ces citoyens à l’influence des mœurs actuelles qui sont aussi celles des parens, ils les élèveront conformément à leurs propres mœurs et à leurs propres principes, qui sont ceux que nous avons exposés. Ce sera là le plus prompt et le plus sûr moyen d’établir le gouvernement dont nous avons parlé, de le rendre prospère et très avantageux au peuple chez lequel il sera formé.