Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, IX et X.djvu/565

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ture convenable, désir nuisible au corps, et non moins nuisible dans l’ame à la raison et à la tempérance, ne doit-il pas être compté parmi les désirs superflus ?

Sans contredit.

Nous dirons donc que ceux-ci sont des désirs prodigues ; ceux-là des désirs profitables, parce qu’ils servent à nous rendre plus capables d’agir.

Oui.

Nous porterons le même jugement sur les plaisirs de l’amour, et tous les autres plaisirs.

Soit.

N’est-il pas maintenant bien entendu que celui à qui nous avons donné le nom de frelon, c’est l’homme dominé par les désirs superflus ; au lieu que l’homme gouverné par les désirs nécessaires, c’est notre personnage avare et oligarchique ?

À la bonne heure.

Revenons au passage de l’oligarchie à la démocratie dans cet individu : voici, ce me semble, de quelle manière cela arrive ordinairement.

Comment ?

Lorsqu’un jeune homme, mal élevé, ainsi que nous l’avons dit, et nourri dans des principes sordides, a goûté une fois du miel des frelons, qu’il s’est trouvé dans la compagnie de ces insectes ardens, et habiles à irriter en lui des