Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, IX et X.djvu/628

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Et les désirs modérés et monarchiques s’en écarter le moins ?

Oui.

Par conséquent, le tyran sera le plus éloigné du plaisir véritable et propre de l’homme ; au lieu que le roi en approchera d’aussi près qu’il est possible.

Fort bien.

La condition du tyran sera donc la moins agréable, et celle du roi la plus agréable qu’on puisse imaginer ?

Cela est incontestable.

Sais-tu de combien la condition du tyran est moins agréable que celle du roi ?

Si tu me le dis.

Il y a, selon nous, trois espèces de plaisirs, l’une vraie, les deux autres fausses : or, le tyran, placé au terme extrême des plaisirs faux, le tyran qui a renoncé à la loi et à la raison, qui vit entouré d’un cortège de voluptés serviles ; de combien s’en faut-il qu’il égale l’autre en véritable plaisir, voilà ce qu’il n’est point aisé de déterminer, si ce n’est peut-être de cette manière.

De quelle manière ?

Le tyran est le troisième après l’homme oligarchique, car entre eux se trouve l’homme démocratique.