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Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, IX et X.djvu/721

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πάντα οὕτω φθεγγόμενοι· τὸ δ’ ἔστι που πᾶν τὸ μάθημα γνώσεως ἕνεκα ἐπιτηδευόμενον.

Stallbaum voit dans ἀναγκαίως une allusion indirecte à l'ἀνάγκη γεωμετρικὴ, allusion qui m'échappe entièrement. Je n'ose pas non plus entendre ἀναγκαίως dans le sens de mesquin, nothdürftig, comme le veut Schleiermacher, et je m'arrête au sens de Grou, qui est le plus naturel : ils ne peuvent en tenir un autre. En effet, il n'y a guère d'autres mots possibles que τετραγωνίζειν, παρατείνειν, etc., pour désigner les procédés en question ; en cela donc Platon absout les géomètres ordinaires ; mais il les trouve étranges d'employer ce langage nécessaire dans un sens trop matériel. Ce passage tombe sur les positifs du temps de Platon, qui peut-être matérialisaient un peu trop la géométrie dans sa langue même, comme le pense Schneider, ou qui s'autorisaient de cette langue pour démontrer avec des figures, comme le croit Wolf, ou pour sacrifier la science à ses applications , comme le prétend Faehse. Il ne faut pas oublier non plus que le grand idéaliste aura pu pousser un peu loin ses scrupules à cet égard, et qu'il y a peut-être ici quelque exagération. J'aime mieux faire cette concession que de tourmenter le sens naturel des mots, comme le fait Schleiermacher.