Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, IX et X.djvu/775

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

d'autant plus la grandeur de l'intervalle entre le roi et le tyran ; et afin de se séparer d'autant plus de l'opinion vulgaire qui admirait le bonheur de la tyrannie, et de graver le plus profondément possible dans les esprits la doctrine qu'il vient de développer. »

« De plus, il aura voulu faire remarquer, non pas à tout le monde, mais indirectement aux esprits exercés, la propriété cachée du nombre 729, à l'occasion de ce passage très commode pour cela : c'est pourquoi il aura choisi plutôt qu'un autre le nombre qui résulte du triple du triple. Ce nombre (729), en effet, est celui qui mesure l'année, le mois, le jour et la nuit, de telle sorte qu'il en résulte une division du temps très rapprochée de celle dont nous nous servons aujourd'hui : division dont la vérité se montre en même temps très clairement[1]. Si donc ce nombre étant posé, on demande de combien la vie du roi est plus heureuse que celle du tyran, on peut répondre que le roi a par minute autant de plaisir que le tyran par jour, et que les heures ou les jours et les nuits du premier

  1. Je n'entends guère ces derniers mots. Schneider le prend à son aise : 729 jours font bien deux ans moins un jour. Veut-il remarquer , sans prendre la peine de donner les chiffres, que 24 heures ou un jour font 1440 minutes, double de 729 moins 18 ; ou bien que 30 jours ou un mois font 720 heures, c'est-à-dire 729 moins 9 ? Il fallait le dire un peu plus nettement.