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Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, I et II.djvu/242

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Je le trouve comme toi, Socrate.

Allons tout d’un coup à ces choses dont nous parlions [78d] tout-à-l’heure. Tout ce que, dans nos demandes et dans nos réponses, nous caractérisons en disant qu’il existe, tout cela est-il toujours le même, ou change-t-il quelquefois ? L’égalité absolue, le beau absolu, le bien absolu, toutes les existences essentielles reçoivent elles quelquefois quelque changement, si petit qu’il puisse être, ou chacune d’elles, étant pure et simple, demeure-t-elle ainsi toujours la même en elle-même, sans jamais recevoir la moindre altération ni le moindre changement ?

Il faut nécessairement, répondit Cébès, qu’elles demeurent toujours les mêmes, sans jamais changer.

Et que dirons-nous de toutes ces choses qui réfléchissent plus ou moins l’idée de l’égalité et de la beauté absolue, hommes, chevaux, [78e] habits et tant d’autres choses semblables ? Demeurent-elles toujours les mêmes, ou, en opposition aux premières, ne demeurent-elles jamais dans le même état, ni par rapport à elles-mêmes, ni par rapport aux autres ?

Non, répondit Cébès, elles ne demeurent jamais les mêmes.

[79a] Or, ce sont des choses que tu peux voir, toucher, percevoir par quelque sens ; au lieu que