Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, I et II.djvu/285

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moi-même, l’intelligence ordonnatrice a tout disposé pour le mieux. Si donc quelqu’un veut trouver la cause de chaque chose, comment elle naît, périt ou existe, il n’a qu’à chercher la meilleure manière dont elle peut être ; et, en conséquence de ce principe, je concluais que l’homme ne doit chercher à connaître, dans ce qui se rapporte à lui comme dans tout le reste, que ce qui est le meilleur et le plus parfait, avec quoi il connaîtra nécessairement aussi ce qui est le plus mauvais ; car il n’y a qu’une science pour l’un et pour l’autre. Je me réjouissais de cette pensée, croyant avoir trouvé dans Anaxagore un maître qui m’expliquerait, selon mes désirs, la cause de toutes choses, et qui, après m’avoir dit d’abord si la terre est plate ou ronde, m’apprendrait la nécessité et la cause de la forme qu’elle peut avoir, s’appuyant sur le principe du mieux, et prouvant que c’est pour le mieux qu’elle doit avoir telle ou telle forme : de même, s’il prétendait que la terre occupe le centre, il m’expliquerait comment c’est aussi pour le mieux qu’elle doit y être ; et, après avoir reçu de lui tous les éclaircissemens, je me promettais de ne plus jamais chercher aucune autre cause. Je me proposais aussi de l’interroger sur le soleil, sur la lune et sur les autres planètes, pour connaître les raisons de leur