Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, I et II.djvu/322

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vaincre qu’il faut tout faire pour acquérir de la vertu et de la sagesse pendant cette vie ; car le prix du combat est beau, et l’espérance est grande.

Soutenir que toutes ces choses sont précisément comme je les ai décrites, ne convient pas à un homme de sens ; mais que tout ce que je vous ai raconté des âmes et de leurs demeures, soit comme je vous l’ai dit, ou d’une manière approchante, s’il est certain que l’âme est immortelle, il me paraît qu’on peut l’assurer convenablement, et que la chose vaut la peine qu’on hasarde d’y croire ; c’est un hasard qu’il est beau de courir, c’est une espérance dont il faut comme s’enchanter soi-même : voilà pourquoi je prolonge depuis si long-temps ce discours. Qu’il prenne donne confiance pour son âme, celui qui, pendant sa vie, a rejeté les plaisirs et les biens du corps, comme lui étant étrangers, et portant au mal ; et celui qui a aimé les plaisirs de la science ; qui a orné son âme, non d’une parure étrangère, mais de celle qui lui est propre, comme la tempérance, la justice, la force, la liberté, la vérité ; celui-là doit attendre tranquillement l’heure de son départ pour l’autre monde, comme étant prêt au voyage quand la destinée l’appellera. Quant à vous, Simmias et Cébès, et vous autres, vous ferez ce voyage,