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Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, I et II.djvu/395

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truit toute science et contient le scepticisme. C’est où aboutissent les propositions suivantes :

1o Si la sensation est la science, il ne faut pas dire seulement que l’homme est la mesure de toutes choses, il faut le dire aussi de tout être capable de sensation, du dernier des animaux, etc.

2o Si la sensation est la règle unique, chaque être est juge de ce qui lui paraît, et, dans ce sens, tous nos jugemens sont toujours vrais, ou plutôt ils ne sont ni vrais ni faux ; et personne n’est juge du faux et du vrai. Alors pourquoi Protagoras se croit-il plus savant qu’un autre, et seul capable de connaître et d’enseigner la vérité ?

3o Si la science n’est que la sensation, la sensation étant bornée à l’instant présent, il suit qu’il ne peut y avoir aucune science du passé ; que la mémoire n’a aucune certitude et ne fonde aucune connaissance.

4o Si la science n’est que la sensation, la