Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, I et II.djvu/430

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tour chacun de ceux qui se tromperont, sera l’âne, comme disent les enfans au jeu de balles. Celui qui résoudra la question, sans se tromper, sera notre roi, et pourra nous proposer les questions qu’il voudra[1]. Mais pourquoi gardez-vous le silence ? deviendrais-je incommode, Théodore, par le plaisir que je prends à causer, et en cherchant à engager une conversation qui nous lie, et nous fasse connaître les uns aux autres ?

THÉODORE.

Tu ne saurais par là nous être incommode, Socrate. Mais engage l’un de ces jeunes gens à te répondre : car, pour moi, je n’ai nul usage de cette manière de converser ; et, pour m’y accoutumer, je ne suis plus guère d’âge à le faire ; au lieu que cela leur convient, et qu’ils en peuvent tirer un grand profit. La jeunesse, il faut le dire, est propre à tout apprendre. Ainsi, ne laisse point aller Théétète, et continue à l’interroger.

SOCRATE.

Tu l’entends, Théétète, et tu ne voudras pas, je pense, désobéir à Théodore ; d’ailleurs il serait mal séant à un jeune homme, en pareil cas,

  1. Pollux, IX, 106. — Horat. epist. I, i, 59.