Je ne deviendrai donc jamais différent, tant que je serai affecté de cette manière et non d’une autre : car il faut une sensation différente, venue d’un objet différent, pour rendre celui qui l’éprouve différent et en faire tout autre chose. Il n’est pas à craindre non plus que ce qui m’affecte ainsi, en rapport avec un autre, produise le même effet et devienne ce qu’il a été pour moi ; car en rapport avec un autre, il faut qu’il produise un autre effet et devienne tout autre chose.
Cela est certain.
Ce n’est donc pas par rapport à soi-même que le sujet deviendra ce qu’il est, ni l’objet non plus par rapport à lui-même.
Non, sans doute.
Mais n’est-il pas nécessaire, quand je deviens sentant, que ce soit par rapport à quelque chose, puisqu’il est impossible qu’il y ait sensation sans objet réel ; et pareillement ce qui devient doux, amer, ou reçoit quelque autre qualité semblable, ne doit-il pas devenir tel par rapport à quelqu’un, puisqu’il est également im-