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Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, I et II.djvu/507

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SOCRATE.

Et sur les matières politiques, ne conviendra-t-il pas aussi que l’honnête et le déshonnête, le juste et l’injuste, le saint et l’impie, sont bien tels pour chaque cité qu’elle se les représente dans l’institution de ses lois, et qu’en tout cela un particulier n’est pas plus savant qu’un autre particulier, ni une cité qu’une autre cité ; mais que dans le discernement des lois avantageuses ou nuisibles, c’est là surtout qu’un conseiller l’emporte sur un autre conseiller, et l’opinion d’une cité sur celle d’une autre cité ? et il n’oserait pas avancer que les lois qu’un état se donne, croyant qu’elles lui sont utiles, le seront en effet infailliblement. Mais ici, pour le juste et l’injuste, le saint et l’impie, ses partisans assurent que rien de tout cela n’a par sa nature une essence qui lui soit propre, et que l’opinion que toute une ville s’en forme devient vraie par cela seul, et pour tout le temps qu’elle dure. Ceux même qui sur le reste ne sont pas tout-à-fait de l’avis de Protagoras, suivent ici sa philosophie. Mais, Théodore, un discours succède à un autre discours, et un plus important à un moindre.

THÉODORE.

Ne sommes-nous point de loisir, Socrate ?