Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, I et II.djvu/520

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sujet de cet entretien. Revenons-y donc, si tu le veux bien.

THÉODORE.

Ce n’est pas, Socrate, ce que j’ai entendu avec le moins de plaisir. À mon âge, on suit plus aisément de pareils discours. Néanmoins, si tel est ton avis, reprenons notre premier propos.

SOCRATE.

L’endroit où nous en sommes restés, ce me semble, est celui où nous disions que ceux qui prétendent que tout est en mouvement, et que chaque chose est toujours pour chacun telle qu’elle lui paraît, sont résolus à soutenir en tout le reste, mais surtout par rapport à la justice, que ce qu’une cité érige en loi, comme lui paraissant juste, est tel pour elle, tant que la loi subsiste : mais qu’à l’égard de l’utile, personne n’est assez hardi pour oser soutenir que toute institution faite par une cité qui l’a jugée avantageuse, l’est en effet autant de temps qu’elle est en vigueur ; à moins qu’on ne parle seulement du nom : ce qui serait une raillerie dans un sujet tel que celui que nous traitons. N’est-ce pas ?

THÉODORE.

Oui.