a le cœur petit, et que la place étant étroite, les empreintes tombent les unes sur les autres. Tous ces gens-là sont donc dans le cas de juger faux. Car, lorsqu’ils voient, qu’ils entendent, ou qu’ils imaginent quelque chose, ne pouvant rapporter sur-le-champ chaque objet à son empreinte, ils sont lents, ils attribuent à un objet ce qui convient à l’autre, et pour l’ordinaire ils voient, ils entendent, ils conçoivent de travers. Et voilà ce qu’on appelle erreur et ignorance.
Il n’est pas possible de mieux parler, Socrate.
Eh bien, dirons-nous qu’il y a en nous des jugemens faux ?
Assurément.
Et des jugemens vrais ?
Oui.
Regardons-nous maintenant comme un point suffisamment décidé que ces deux sortes de jugemens ont réellement lieu ?