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Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, I et II.djvu/586

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depuis long-temps. De même, pour les choses dont on a acquis la science depuis long-temps, et qu’on sait pour les avoir apprises, on peut les rapprendre de nouveau, et en ressaisir la science, dont on était déjà en possession, mais qu’on n’avait pas présente à la pensée.

THÉÉTÈTE.

À merveille.

SOCRATE.

C’est pour cela que tout-à-l’heure je demandais de quels termes nous nous servirions, quand un arithméticien se dispose à calculer, ou un grammairien à lire. Dira-t-on que sachant l’arithmétique ou la grammaire, il va derechef apprendre ce qu’il sait ?

THÉÉTÈTE.

Cela serait absurde, Socrate.

SOCRATE.

Mais dirons-nous qu’il va lire ou compter ce qu’il ne sait pas, après avoir accordé à l’un la science de toutes les lettres, et à l’autre celle de tous les nombres ?

THÉÉTÈTE.

Cela n’est pas moins absurde.

SOCRATE.

Veux-tu que nous disions qu’il nous importe