Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, I et II.djvu/625

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de l’enfantement relativement à la science ? ou avons-nous mis au jour toutes nos conceptions ?

THÉÉTÈTE.

Assurément, Socrate, j’ai dit avec ton aide bien plus de choses que je n’en avais dans l’âme.

SOCRATE.

Mon art de sage-femme ne nous apprend-il pas que toutes ces conceptions sont frivoles et indignes qu’on en prenne soin ?

THÉÉTÈTE.

Oui, vraiment.

SOCRATE.

Si donc par la suite, Théétète, [210c] il t’arrive de vouloir produire et si tu produis en effet, tes fruits seront meilleurs, grâces à cette discussion ; et si tu demeures stérile, tu seras moins à charge à ceux avec qui tu converseras, parce que tu seras trop sage pour croire savoir ce que tu ne sais pas. C’est tout ce que mon art peut faire, et rien de plus. Je ne sais rien de ce que savent les grands et merveilleux personnages de ce temps et du temps passé ; mais pour le métier de sage-femme, ma mère et moi nous l’avons reçu de la déesse, elle pour les femmes, moi pour les jeunes gens qui ont de la noblesse et de la beauté. Maintenant il faut que je me