Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, I et II.djvu/634

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qu’on appelle le cerveau, ou dans une substance que l’on suppose indivisible et que l’on appelle âme, toujours est-il que ces mouvemens et phénomènes ne sont pour nous qu’autant que nous en avons connaissance. Quelles que soient les conditions de cette connaissance, il suffit de poser en fait que la connaissance doit être ajoutée à la matière de la sensation pour constituer le fait de conscience. Tant que l’élément intérieur de la connaissance n’a pas eu lieu, l’élément extérieur et matériel est entièrement comme s’il n’était pas, et la conscience n’est pas encore née. Toute sensation dont on n’a pas conscience est vaine ; toute conscience suppose aperception, toute aperception est connaissance, et la raison est déjà dans la sensation, ou la sensation est sans réalité. Ôtez donc la raison, et la sensation du plaisir présent n’arrive pas à la conscience, et le plaisir tout seul en tant que plaisir est impossible. L’hypothèse condamne donc le plai-