Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, I et II.djvu/637

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caractères, sans oublier la douleur, dont la théorie se mêle à celle du plaisir et la complète. Nous nous contenterons d’exprimer ici les résultats de cette longue et belle analyse.

1o Le plaisir et la douleur sont des affections d’un être organisé et animé, et tout être organisé et animé est le résultat d’une combinaison d’élémens divers dont l’idéale perfection serait d’être en équilibre : aussitôt que l’équilibre se dérange, il y a peine ; quand l’équilibre se rétablit, il y a plaisir ; le désordre est l’origine de la douleur, le retour à l’ordre est celle du plaisir. Le plaisir et la douleur ne peuvent donc exister qu’autant qu’il y a mouvement, changement, trouble, révolution : n’éprouver ni plaisir ni douleur ce serait donc être placé au-dessus des lois qui président à l’organisation des êtres, au-dessus de l’ordre et du désordre des élémens, au-dessus de tout changement : ce serait être placé au-dessus des conditions de toute nature composée et finie ; ce serait être