Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, I et II.djvu/651

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va parcourant toutes les sciences, δια-λέγων, recherchant les bases de chacune d’elles, en examinant la légitimité, retranchant tout ce qui n’est point d’accord avec l’idéal scientifique dont elle est armée, qu’elle poursuit dans tout, qu’elle impose à tout ; séparant la plus haute probabilité de la certitude, la généralisation la plus étendue de l’universalité, la vraisemblance de la nécessité, l’apparent du réel, le phénomène de l’être : elle ne s’arrête que quand elle est arrivée là ; car alors elle est arrivée au plus haut degré de pureté et d’abstraction, l’être étant essentiellement identique et simple, et tout mélange, toute composition, tout alliage d’élémens étrangers, et par conséquent toute altération de la vérité, expirant dans l’absolue pureté de l’essence. La dialectique est la science de l’absolu et de l’être : elle est donc la science par excellence, la science de la science, pour ainsi dire ; elle est la sagesse et la raison elle-même.