Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, I et II.djvu/657

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humaine et l’infériorité du plaisir, cherche l’ombre et le mystère pour y cacher ses plus exquises jouissances.

Ainsi, en résumé, ni le plaisir ni la raison, considérés isolément, même à leur degré le plus élevé, ne constituent le souverain bien. Pour y atteindre, il faut mêler le plaisir avec la raison, en choisissant ce qu’il y a de plus pur dans l’un et dans l’autre, de manière à en composer un mélange dont les caractères soient la vérité, la mesure et la beauté, c’est-à-dire dont la raison, à laquelle ces caractères se rapportent, reste toujours l’élément fondamental.

En résumant cette analyse imparfaite d’un des plus anciens monumens de philosophie morale, nous ne pouvons nous empêcher de remarquer la singulière analogie qu’il présente avec la dernière grande tentative philosophique qui a honoré la fin du dix-huitième siècle. Sous le règne des méthodes et des classifications empiriques, il s’est ren-