Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, I et II.djvu/662

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est applicable à tout, et même au bonheur dont il est essentiellement distinct ; et l’application directe de l’idée de la justice à celle du bonheur donne naissance à un nouveau principe que la raison reconnaît, et qu’elle proclame avec la même autorité que le premier ; savoir, que le bonheur est dû à l’accomplissement de la loi morale, qu’il en est la conséquence légitime. Le principe du mérite de la vertu est aussi universel, aussi absolu que celui de la vertu même, Séparez ces deux principes, il y a trouble et contradiction dans la raison. Ce n’est plus même ici, comme dans Platon, la sensibilité humaine qui réclame : toute considération sensible est écartée ; le bonheur n’est plus un besoin, c’est un droit inhérent à un devoir, et constituant avec lui une unité morale que Kant, ainsi que Platon, appelle le souverain bien. Dans l’un comme dans l’autre, le souverain bien a deux élémens indivisibles ; et dans l’un comme dans l’autre encore, ces