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PHILÈBE.


PROTARQUE.

Volontiers.

SOCRATE.

Philèbe dit donc que le bien pour tous les êtres animés consiste dans la joie, le plaisir et l’agrément, et dans les autres choses de ce genre. Je soutiens au contraire que ce n’est pas cela ; et que la sagesse, l’intelligence, la mémoire, et tout ce qui est de même nature, comme le jugement droit et les raisonnemens vrais sont meilleurs et plus précieux que le plaisir pour tous ceux qui les possèdent ; et qu’ils sont pour ceux-là, ce qu’il y a de plus avantageux dans le présent et dans l’avenir. N’est-ce point là, Philèbe, ce que nous disons l’un et l’autre ?

PHILÈBE.

C’est cela même, Socrate.

SOCRATE.

Eh bien, Protarque, acceptes-tu ce qu’on remet entre tes mains ?

PROTARQUE.

Il le faut bien, puisque le beau Philèbe a perdu courage.

SOCRATE.

Essayons à tout prix de parvenir à ce qu’il y a de vrai sur cette question.