ou pouvons-nous nous former quelque autre idée de cet état ?
Et comment s’en formerait-on une autre idée ?
Et bien, une pareille vie est-elle desirable ?
Ce discours, Socrate, me met dans le cas de ne savoir absolument que dire.
Ne nous décourageons pas encore : passons à la vie de l’intelligence, et considérons-la.
De quelle vie parles-tu ?
Quelqu’un de nous voudrait-il vivre, ayant en partage toute la sagesse, l’intelligence, la science, la mémoire qu’on peut avoir, à condition qu’il ne ressentirait aucun plaisir, ni petit, ni grand, ni pareillement aucune douleur, et qu’il n’éprouverait absolument aucun sentiment de cette nature ?
Ni l’un ni l’autre état, Socrate, ne me paraît digne d’envie, et je ne crois pas qu’il paraisse jamais tel à personne.