Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, I et II.djvu/731

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PROTARQUE.

Quelle idée ?

SOCRATE.

Que nous n’avons de chacun d’eux qu’une partie petite et méprisable, qu’elle n’est pure en aucune manière et dans aucun de nous, et que la force qu’elle montre ne répond nullement à son essence. Prenons un élément en particulier, et applique à tous ce que nous en dirons. Par exemple, il y a du feu en nous ; il y en a aussi dans l’univers.

PROTARQUE.

Eh bien ?

SOCRATE.

Le feu que nous avons n’est-il pas en petite quantité, faible et méprisable ? et celui qui est dans l’univers n’est-il pas admirable pour la quantité, la beauté, et toute la force naturelle au feu ?

PROTARQUE.

Ce que tu dis est très vrai.

SOCRATE.

Mais quoi ! le feu de l’univers est-il formé, nourri, gouverné par le feu qui est en nous ; ou tout au contraire, mon feu, le tien, et celui de tous les animaux, ne tient-il pas tout ce qu’il est du feu de l’univers ?